La coca-racha, un album Pan’n Waf

Cette semaine et ce pour la première fois au monde, le test sera intégralement interprété sous vos yeux à la flute de pan : ♪ fiu fiu lu tu tu lou tou fiuuuuu, lu tu tu tu tu touuuuu, fuuu fuuu fuuuuuuu ♫. Voilà, voilà, merci. Vous pourrez retrouver cette magnifique composition dans La Coca-racha, le dernier album des Pan'n Waf, disponible auprès de n'importe quel groupe de musique péruvienne, de toutes façons ils jouent tous la même chose ...

Voici une version traduite à destination des sourds et malentendants, et aussi des lecteurs imperméables à la musique. La flute de pan les aura certainement mis sur la voie, cette semaine nous avons testé un produit péruvien : des bonbons à base de feuilles de coca et de chachacoma.

Flute, pas de légende

Flute, pas de légende

 

Si les feuilles de coca sont surtout connues depuis un siècle pour la cocaïne que l'on en extrait et leur utilisation dans le Coca Cola (sans cocaïne depuis 1903), elles sont consommées depuis des millénaires en Amérique du Sud par les populations andines. Traditionnellement , ces feuilles sont mâchées ou préparées en infusion, le mate de coca. Cette ancienne boisson est encore consommée aujourd'hui pour atténuer le soroche, le mal aigu des montagnes causé par l'altitude de la cordillère des Andes. La coca est également connue pour ses effets stimulants comparables à ceux du café, et s'utilise encore en médecine traditionnelle et dans certaines cérémonies religieuses.

Feuilles de coca (1)

Feuilles de coca (1)

 

Malgré tout il ne faut pas se voiler la face et l'essentiel de la production, principalement en Colombie, est destiné au marché de la drogue. De fait, les feuilles de coca sont inscrites sur la liste sur les stupéfiants de l'ONU. En rapporter en France dans ses valises est strictement interdit, de même les infusions ou les bonbons semblent prohibées. Mieux vaut se contenter de rapporter un bonnet péruvien de son voyage, c'est moins risqué, encore que cela ne tiendrait qu'à nous cela serait passible de prison, au mieux. La Bolivie tente depuis quelques années de redorer le blason de la feuille de coca. Cette réhabilitation est un des chevaux de bataille du président Evo Morales et cette plante est reconnue comme patrimoine culturel et ressource naturelle dans la nouvelle constitution adoptée en 2008. Le pays a lancé en 2010 une boisson énergisante à base de feuilles de coca nommée Coca Colla. Stupéfiant non ?

Bon mais c'est pas le Pérou

Bon mais c'est pas le Pérou

 

Nos bonbons péruviens sont composés de sucre, de glucose, de farine de coca et d'extrait de chachacoma, une autre plante des hauts plateaux dont l'infusion aide en altitude. Énergisant, aide à la digestion, contre le mal de ventre et l'altitude, on est gâté niveau promesses, en plus ils sont 100% naturel, bon ... l'emballage un peu moins. Ces bonbons sont doux avec un goût bien sucré, façon bonbon au miel, et une amertume à demi masquée par le sucre. Passé l'enrobage, elle intensifie et le bonbon devient râpeux, et prend un goût de pissenlit et une impression de manger des feuilles ou de l'herbe. Ces bonbons n'ont pas énormément de goût non plus et se classent dans le pas folichon. On doit bien plus les apprécier au Machu Picchu, mais il n'est pas fourni avec, et notre mule n'avait plus de place dans ses bagages. Ce qui est certain c'est qu'ils donnent un léger mais perceptible coup de boost, surtout à jeun. Quant à leur action sur le mal de l'altitude, on la croit aisément, aucun problème au cinquième étage même debout sur notre chaise.

 

Verdict :

Giraf

 ★★★☆☆ 

D'un point de vue purement gustatif ces bonbons sont plutôt moyens, pas très goûtus et trop herbeux, mais méritent tout de même un jambon d'argent pour leur petit effet énergisant et leur ingrédient si décrié. Ils m'ont donné envie de goûter l'Agwa, une liqueur à base de feuilles de coca autorisée car débarrassée de toute trace de cocaïne. Promis on va tester ça.

Kephy

 ★★★☆☆ 

Au delà de l'originalité de leurs ingrédients, ces bonbons proposent un goût rare, mêlant miel et herbes pour un résultat étrange mais qui se laisse manger. Je ne me prononcerai pas sur l'aspect énergisant, n'ayant jamais été capable de déceler le coup de boost attendu de toutes les boissons et autres chewing-gums dont c'est le principal argument de vente. Mais quitte à ne pas en percevoir les effets, ces bonbons présentent l'avantage d'être naturels et originaux, ce qui leur vaut un jambon d'argent.

 

PS : Trouvé et rapporté du Pérou.

1. Photo par H. Zell sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0.

FacebookTwitterGoogle+Email

Pour un article lu, trois offerts :

2 réponses à “La coca-racha, un album Pan’n Waf”

Laisser un commentaire

Derniers commentaires
Archives
  • 2018 (17)
  • 2017 (26)
  • 2016 (36)
  • 2015 (37)
  • 2014 (58)
  • 2013 (73)
  • 2012 (81)
  • 2011 (129)